Le sarcome des tissus mous est un type de cancer qui se développe dans le tissu conjonctif mou du corps, notamment les muscles, les nerfs, les tendons, la graisse, et les parois des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Deux principaux types de sarcomes des tissus mous se distinguent :
Les sarcomes des tissus mous représentent environ 7 % de tous les cancers pédiatriques. Le rhabdomyosarcome est plus courant chez les jeunes enfants, tandis que le STMNR est plus courant chez les adolescents. Le comportement clinique des sarcomes des tissus mous peut aller d'une agressivité locale à très métastatique.
Les sarcomes des tissus mous sont nommés en fonction du tissu auquel ils ressemblent le plus :
Certaines pathologies héritées peuvent augmenterle risquede sarcome des tissus mous. Les enfants qui ont été exposés à un rayonnement ionisant présentent également un risque supérieur. Le traitement du sarcome des tissus mous inclut généralement une intervention chirurgicale, une chimiothérapie et/ou une radiothérapie.
Le rhabdomyosarcome est un type de tumeur des tissus mous qui se développe souvent dans le muscle. Cependant, il peut se former n'importe où dans le corps. Il s'agit du sarcome pédiatrique des tissus mous le plus fréquent. Il touche généralement les enfants de moins de 10 ans et peut se développer avant la naissance.
Il existe deux types de rhabdomyosarcomes :
Certains facteurs peuvent augmenter le risque de rhabdomyosarcome, notamment l'âge, le sexe et l'origine ethnique.
Les symptômes du rhabdomyosarcome dépendent de l'emplacement de la tumeur. Voici quelques-uns des signes et symptômes du rhabdomyosarcome :
Plusieurs types de procédures et de tests sont utilisés pour diagnostiquer un rhabdomyosarcome. Notamment :
Selon l'emplacement de la tumeur, des tests supplémentaires peuvent être nécessaires, notamment :
Des évaluations spécifiques en fonction du site peuvent être nécessaires en fonction de l'emplacement de la tumeur. Une équipe médicale pluridisciplinaire est importante pour fournir des soins optimaux tout au long du traitement.
Le rhabdomyosarcome peut être classé en fonction de différents critères. Cette classification permet aux médecins de mieux comprendre la maladie et de prévoir les traitements appropriés.
L'emplacement de la tumeur, la propagation de la maladie et le résultat de la chirurgie constituent les critères de classification du rhabdomyosarcome.
Groupe | Propagation de la maladie |
---|---|
Groupe I Aucune maladie après l'intervention chirurgicale |
La tumeur est limitée à une zone et complètement retirée lors de l'intervention chirurgicale. |
Groupe II Maladie microscopique après l'intervention chirurgicale |
La tumeur est limitée à une zone et retirée lors de l'intervention chirurgicale, mais des cellules cancéreuses se trouvent dans les tissus entourant la tumeur (marge) et/ou dans les ganglions lymphatiques. |
Group III Maladie significative après l'intervention chirurgicale |
La tumeur est limitée à une zone, mais ne peut pas être complètement retirée lors de l'intervention chirurgicale. |
Group IV Maladie métastatique |
La tumeur s'est propagée à d'autres parties du corps au moment du diagnostic (métastase). |
Différents stades du rhabdomyosarcome peuvent également être identifiés à l'aide du système TNM. Ce système prend en compte 3 facteurs :
Le système TNM permet de distinguer 4 stades du rhabdomyosarcome.
Stade | Emplacement | Taille de la tumeur | Lymph Nodes | Métastase |
---|---|---|---|---|
Où se trouve la tumeur primitive ? | Quelle est la taille de la tumeur ? |
Des cellules cancéreuses sont-elles présentes dans les ganglions lymphatiques voisins ? | Le cancer s'est-il propagé à d'autres parties du corps ? | |
1 | Favorable : la tumeur se trouve au niveau de l'œil, de la tête ou du cou, ou dans le tractus génito-urinaire Exceptions : la tumeur est située près du cerveau, de la moelle épinière, de la vessie ou de la prostate |
Toute taille |
Oui ou non | Non |
2 | Défavorable : tous les autres sites |
Moins de 5 cm |
Non | Non |
3 | Défavorable : tous les autres sites |
Moins de 5 cm Plus de 5 cm |
Oui Oui ou non |
Non |
4 | N'importe quel site |
Toute taille | Oui ou non | Oui |
Les chances de rétablissement après un rhabdomyosarcome dépendent de plusieurs facteurs :
Les médecins classent les patients atteints d'un rhabdomyosarcome en groupes de risque, pour faciliter la planification des traitements. Les groupes reposent sur le stade de la maladie et sur la capacité de la chirurgie à retirer la tumeur.
Ces informations aident les médecins à décider des traitements à utiliser, de la dose médicamenteuse et du nombre de traitements nécessaires.
Si le rhabdomyosarcome a récidivé, le pronostic peut être influencé par l'endroit où le cancer est revenu dans le corps, le temps qui s'est écoulé entre le cancer d'origine et la récidive, et les traitements initialement utilisés pour traiter le cancer.
Les enfants atteints d'un rhabdomyosarcome localisé ont plus de 70 % de chances de guérir à long terme. Environ 20 % des patients présentent une maladie métastatique au moment du diagnostic. Si le cancer s'est déjà propagé au moment du diagnostic (rhabdomyosarcome métastatique), les chances de survie sont inférieures à 30 %.
Environ 30 % des patients atteints d'un rhabdomyosarcome connaîtront une récidive du cancer. Le rhabdomyosarcome peut revenir à l'emplacement de la tumeur initiale ou dans d'autres sites. Le rhabdomyosarcome récidivant est difficile à traiter et les chances de guérison sont faibles.
Le rhabdomyosarcome requiert une combinaison de traitements, notamment la chimiothérapie, la chirurgie et/ou la radiothérapie. Tous les enfants reçoivent une chimiothérapie systémique dans le cadre du traitement du rhabdomyosarcome. Cette thérapie est importante pour traiter la propagation microscopique de la maladie, qui peut passer inaperçue. Les tumeurs visibles à l'imagerie sont également traitées par chirurgie et/ou radiothérapie.
Le traitement par chimiothérapie du rhabdomyosarcome inclut la vincristine, l'actinomycine D, le cyclophosphamide et l'irinotécan. Un traitement standard comporte entre 14 et 16 cycles (période de traitement suivie d'une période de repos).
D'autres traitements incluent d'autres médicaments de chimiothérapie, tels que la doxorubicine, et des agents expérimentaux, tels que les traitements ciblés, les médicaments qui inhibent le cycle cellulaire et l'immunothérapie.
De nombreux enfants se voient proposer un traitement contre le rhabdomyosarcome dans le cadre d'un essai clinique.
Les traitements ciblés sont de nouveaux médicaments qui agissent sur des cibles spécifiques de cellules cancéreuses pour les empêcher de se développer. Des inhibiteurs de kinases et des anticorps monoclonaux sont en cours d'étude dans le traitement du rhabdomyosarcome. Les inhibiteurs de kinases agissent pour bloquer une protéine qui indique aux cellules cancéreuses de se développer. Le traitement par anticorps monoclonaux utilise des protéines spéciales qui se fixent sur les cellules cancéreuses pour tuer les cellules ou ralentir leur croissance.
Les sarcomes des tissus mous non rhabdomyosarcomes (STMNR) constituent un groupe de tumeurs qui se développent dans les tissus mous du corps. Bien qu'il existe de nombreux types de STMNR, tous sont généralement traités de la même manière.
Les STMNR représentent environ 4 % de tous les cancers pédiatriques. Ils sont plus courants chez les adolescents. Chaque année aux États-Unis, entre 500 et 600 patients reçoivent un diagnostic de STMNR.
Les STMNR peuvent se former n'importe où dans le corps, mais se trouvent le plus souvent dans les bras et les jambes. Les STMNR peuvent également se développer dans la tête et le cou, le thorax, l'abdomen et le bassin.
Les types de STMNR les plus courants chez les enfants sont les suivants :
Le sarcome à cellules claires, le sarcome épithélioïde, l'hémangiopéricytome, le léiomyosarcome, le liposarcome, l'histiocytome fibreux malin, le sarcome à cellules non synoviales et le sarcome indifférencié font partie des autres types de STMNR.
Les STMNR chez l'enfant sont le plus souvent observés dans deux tranches d'âge : les nourrissons et les adolescents. Ils apparaissent légèrement plus souvent chez les garçons. Un traitement antérieur par radiothérapie peut également augmenter le risque de STMNR.
Certaines pathologies héritées peuvent augmenter le risque de rhabdomyosarcome. C'est le cas notamment du syndrome de Li-Fraumeni (mutations P53), de la neurofibromatose de type 1 (NF1), de la polypose adénomateuse familiale (PAF), du syndrome de Werner, d'une anomalie du gène RB1 du rétinoblastome 1 et d'une anomalie du gène SMARCB1 (INI1).
Les symptômes du STMNR dépendent de l'emplacement de la tumeur. À un stade précoce, il n'y a souvent aucun autre symptôme qu'une masse indolore. Douleur ou faiblesse peuvent survenir au fur et à mesure que la tumeur se développe et appuie sur d'autres structures. La maladie à un stade plus avancé peut parfois entraîner des symptômes tels que fièvre, transpiration ou perte de poids.
Plusieurs types de procédures et de tests sont utilisés pour diagnostiquer un rhabdomyosarcome. Notamment :
Les sarcomes des tissus mous sont classés par stade. La stadification repose sur les caractéristiques de la tumeur, telles que sa taille, sa propagation et son grade.
Le grade fait référence à la façon dont les cellules cancéreuses apparaissent au microscope. Il permet de prévoir la probabilité de propagation du cancer. Les tumeurs de grade supérieur ont tendance à se développer et à se propager plus rapidement par rapport aux tumeurs de grade inférieur.
Pour le sarcome des tissus mous, le grade de la tumeur repose sur 3 facteurs : la différenciation, la numération mitotique et la nécrose.
Un score est attribué à chaque facteur. Plus le score total est élevé, plus le grade de la tumeur est élevé.
Quatre stades se distinguent pour les sarcomes des tissus mous. L'American Joint Committee on Cancer (AJCC) utilise les critères suivants :
Stade | Description |
Grade de la tumeur |
---|---|---|
Stade IA | La tumeur ne dépasse pas 5 centimètres. Elle ne s'est pas propagée aux ganglions lymphatiques ou à d'autres parties du corps. | 1 |
Stade IB | La tumeur est supérieure à 5 centimètres. Elle ne s'est pas propagée aux ganglions lymphatiques ou à d'autres parties du corps.
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1 |
Stade IIA | La tumeur ne dépasse pas 5 centimètres. Elle ne s'est pas propagée aux ganglions lymphatiques ou à d'autres parties du corps.
|
2 ou 3 |
Stade IIIA | La tumeur fait entre 5 et 10 centimètres. Elle ne s'est pas propagée aux ganglions lymphatiques ou à d'autres parties du corps.
|
2 ou 3 |
Stade IIIB | La tumeur est supérieure à 10 centimètres. Elle ne s'est pas propagée aux ganglions lymphatiques ou à d'autres parties du corps.
|
2 ou 3 |
Stade IV | La tumeur est de toute taille et de tout grade. Elle s'est propagée aux ganglions lymphatiques voisins et/ou à d'autres parties du corps.
|
N'importe lequel |
Le pronostic pour le STMNR, ou les chances de rétablissement après un STMNR, dépend de plusieurs facteurs :
Le pronostic des patients présentant une tumeur favorable répondant à certaines conditions est meilleur :
Favorable | Défavorable | |
---|---|---|
Grade de la tumeur (histologie) |
Faible grade | Haut grade |
La taille de la tumeur |
Moins de 5 cm | Plus de 5 cm |
Propagation de la maladie (métastase) |
Non | Oui |
Ablation totale par la chirurgie |
Oui | Non |
Environ 15 % des patients présentent une maladie métastatique au moment du diagnostic. Le poumon est le site le plus courant pour les métastases du STMNR. Il est rare que le STMNR se propage aux os ou aux ganglions lymphatiques.
Si le cancer s'est déjà propagé au moment du diagnostic (maladie métastatique), les chances de survie à long terme sont inférieures à 20 %.
Le STMNR récidivant est difficile à traiter et les chances de guérison sont faibles.
La chirurgie est utilisée pour retirer un maximum de la masse cancéreuse. Une petite quantité de tissu autour de la tumeur et des ganglions lymphatiques voisins est également retirée pour s'assurer qu'aucune cellule cancéreuse n'est oubliée. Les patients à faible risque peuvent être traités par chirurgie seule si la tumeur peut être complètement retirée sans cellules cancéreuses restantes.
La radiothérapie peut être utilisée pour traiter tout STMNR qui ne peut pas être complètement retiré lors de l'intervention chirurgicale. Dans certains cas, la radiothérapie peut être utilisée avant l'intervention chirurgicale pour faciliter l'ablation de la tumeur.
La chimiothérapie (« chimio ») utilise des médicaments puissants pour tuer les cellules cancéreuses ou les empêcher de se développer et de produire de nouvelles cellules cancéreuses. La chimiothérapie n'est pas aussi efficace pour le STMNR. Elle est le plus souvent utilisée pour traiter les patients à haut risque, notamment ceux atteints d'une maladie métastatique, ou les patients ne pouvant pas être traités par chirurgie.
Des traitements ciblés sont en cours d'étude dans le traitement du STMNR. Ces médicaments agissent sur des cibles spécifiques de cellules cancéreuses pour les empêcher de se développer. Certains traitements ciblent spécifiquement les sous-types de STMNR. Bon nombre de ces traitements sont étudiés dans le cadre d'essais cliniques.
Sous-type de tumeur | Médicament | Action |
---|---|---|
Liposarcome adipocytaire |
Palbociclib |
Inhibiteur de kinases |
Sarcome alvéolaire des parties molles |
Sunitinib |
Inhibiteur de kinases |
Tumeurs des cellules épithélioïdes périvasculaires (PEComes) |
Sirolimus |
Inhibiteur de mTOR |
Tumeur myofibroblastique inflammatoire |
Crizotinib Céritinib |
Inhibiteur de kinases |
« Deux années après le traitement, le cancer n'est plus là, mais nous ne sommes pas encore au bout de la période décisive des 5 ans. Au fil du temps, je constate que mes inquiétudes changent. Le stress du cancer est encore présent. La « scanxiété » nous prend à l'approche du rendez-vous de contrôle semestriel. Mais ce qui m'inquiète le plus, aujourd'hui, ce sont les effets post-thérapeutiques, en particulier ceux liés à la protonthérapie, car elle n'est pas utilisée depuis suffisamment longtemps pour savoir à quoi s'attendre. »
– Michelle, maman de Reid
Reid a été traité pour deux cancers rares derrière l'œil : le rhabdomyosarcome et l'ectomésenchymome. Ses traitements incluaient la chirurgie, la chimiothérapie et la protonthérapie.
Les sarcomes des tissus mous peuvent récidiver des années après, alors que le patient est en phase de survie. La tumeur peut revenir au même endroit (récidive locale) ou dans une autre partie du corps (récidive distante).
Les patients reçoivent des soins de suivi afin de dépister une récidive une fois le traitement terminé. L'équipe médicale formule des recommandations spécifiques pour les types de tests nécessaires et la fréquence à laquelle les patients doivent être vus pour leurs bilans.
Les enfants traités pour un sarcome des tissus mous sont exposés à un risque d'effets tardifs liés au traitement. Ces problèmes spécifiques dépendent de l'emplacement de la tumeur et du type de traitement reçu.
Les effets à long terme de la chirurgie peuvent inclure une perte de mobilité et des changements d'apparence.
Les survivants traités par radiothérapie peuvent souffrir de troubles de la croissance, d'une maladie osseuse et d'autres problèmes liés au traitement, ainsi que d'un risque accru de développer de nouveaux cancers.
Les survivants traités par chimiothérapie systémique doivent faire l'objet d'un suivi afin de déceler les effets tardifs spécifiques des médicaments, notamment des problèmes cardiaques, des lésions rénales, une infertilité, un dysfonctionnement endocrinien et le risque de développer de seconds cancers.
Tous les survivants doivent continuer à se soumettre à des bilans physiques et à des dépistages réguliers, effectués par un médecin traitant. Pour leur état de santé général et la prévention des maladies, les survivants doivent adopter des habitudes alimentaires et un mode de vie sains.
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Révision : juin 2018